Pour un joueur ou pour son club, un supporter peut déplacer des montagnes. Afin d’obtenir un maillot floqué au nom de Bahlouli, plusieurs fans ont sollicité un club de troisième division ukrainienne. Récit.
L’histoire de Farès Bahlouli, c’est d’abord celle d’un rendez-vous manqué. Considéré comme le nouveau Zidane du football français il y a quelques années, ce Lyonnais de formation fédère autour de lui. Les gens l’aiment, certains même l’adulent. À tel point que le mot « bahlouliste » fait son apparition dans les médias et dans la bouche de ses suiveurs. Sans jamais réellement convaincre, il portera le maillot de cinq clubs différents avant d’atterrir en Ukraine en mars 2021.
Parce qu’on est jamais vraiment le « nouveau Zidane »
Pur produit de la formation lyonnaise, Farès Bahlouli intègre le club des Gones à l’âge de 9 ans avant d’y signer un contrat professionnel en 2013. Si beaucoup voient en lui un futur très grand, Bahlouli se contente de jouer des bouts de match et peine à confirmer les espoirs placés en lui. Il signe à Monaco en 2015 avant d’être prêté au Standard de Liège. Mais rien ne se passe comme prévu pour Farès et ses bahloulistes. Le surnom encombrant de « nouveau Zidane » est lourd à porter, Marvin Martin et consorts en ont fait les frais avant lui.

En 2017, le natif lyonnais tente de se relancer sous les couleurs de Lille. Cependant, son manque d’investissements à l’entraînement agace. Bahlouli ne joue que très peu avec l’équipe première et Christophe Galtier, le coach des Dogues, le laisse la plupart du temps en réserve. L’histoire se finit avant d’avoir commencé : Balhouli résilie son contrat et signe avec le Lyon Duchère AS en janvier 2020. Direction le National.
Bahlouliste un jour, bahlouliste à vie
Huit ans après la signature de son premier contrat pro, Farès Bahlouli fait de nouveau parlé de lui. En mars 2021, il s’engage avec le FC Metal Kharkiv, un club de troisième division ukrainienne. L’ancien des Gones a toujours la côte chez les supporters et un internaute décide d’envoyer un message au président du Metal, afin d’obtenir un maillot de son idole. Le président accepte et les choses s’emballent.
Le FC Metal n'ayant pas de boutique en ligne (ni physique d'ailleurs), j'ai contacté le Président du club pour tater le terrain concernant un achat de maillot(s). Il est OK pour envoyer une commande en France.
— Jean F. (@Jean_Fion) March 12, 2021
Aux intéressés, donnez moi taille et couleur. Flocage cyrillique, 20€ pic.twitter.com/2Hbh3V5gH2
La communauté bahlouliste s’affole et près de cinq cents commandes arrivent sur le bureau d’un dirigeant d’un club de D3 ukrainienne. C’est inédit dans la jeune histoire du Metal. Afin d’honorer sa commande, le président va faire jouer ses contacts et rendre l’histoire encore plus belle.
Une livraison cinq étoiles
Le 24 mars 2021, l’Équipe de France affronte l’Ukraine dans le cadre de la première journée des éliminatoires du Mondial 2022. Les hommes d’Andriy Chevtchenko se déplacent au Stade de France et ne voyage pas les mains vides. Dans la soute de l’avion se trouve un carton contenant les fameux maillots du Metal, floqués « Bahlouli » en cyrillique.
Vous voyez le blondinet sur TF1 là? Andriy Shevtchenko, de son petit nom.
— Jean F. (@Jean_Fion) March 24, 2021
Et bien sachez que, pour votre plus grand plaisir, ce monsieur et sa Sélection ont voyagé lundi depuis l'Ukraine avec 100 maillots floqués Bahlouli dans leurs bagages.
Supplément soute pour la bonne cause. pic.twitter.com/QpxzWRBKt1
Le président du Metal se trouve être ami avec un membre du staff de la sélection ukrainienne. L’occasion était alors toute trouvée pour livrer ces maillots aux lyonnais impatients. Nicolas, twitto et membre à part entière de la communauté bahlouliste, a réceptionné le fameux carton et est actuellement en train d’envoyer plusieurs centaines de maillots aux quatre coins de la France. Nicolas se dit « fier d’envoyer ces maillots, qui seront les premiers sortis » pour la reprise du football amateur dans quelques temps. Parce que c’est aussi pour ça que l’on aime le foot.